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   Bureau d’études et d’ingénierie des structures

Conception d'une piscine

Le radier est la dalle de fond qui va supporter l’ensemble de la structure. 

Ce moment de la construction vient juste après le terrassement.
Outre le respect du point zéro, du profil de fond du bassin, des cotes de la piscine à construire, le terrassement doit donc aussi avoir pris en compte la hauteur du radier.
Le radier est surtout problématique pour la construction des piscines enterrées. Elle l’est moins pour les piscines hors sol, mais certaines piscines hors sol nécessitent quand même une dalle. Comme pour la construction d’une maison, on peut parler de fondation car l’enjeu
porte sur la stabilité et la pérennité de la piscine. Stable et Durable sont les 2 mots clés qu’il faut garder à l’esprit pour réussir cette étape.
Le principe est de neutraliser les contraintes physiques qui vont s’exercer sur la piscine quand elle sera en eau. Ces contraintes proviennent du poids de l’eau et des pressions liées à la terre et aux sols. Elles sont plus ou moins importantes et varient au cours de l’année selon l’humidité du sol. Il y a donc arbitrage face à la nature du terrain et au type de piscine.
En général, les fondations d’une piscine traditionnelle enterrée sont constituées de plusieurs couches : un lit de gravier (1), une couche isolante (2), un quadrillage de ferraille (3) enrobé d’une couche de béton (4).

1 – Une couche de gravier : pas obligatoire, mais parfois recommandé
La nécessité d’une couche de gravier est plus ou moins grande selon la nature du sol. Ce n’est pas indispensable, mais il est recommandé
d’être vigilant sur ce point. Selon le contexte, on peut prévoir au moins 5 centimètres de gravier. Celui-ci sera légèrement tassé par le
poids du béton qui sera coulé par la suite, puis par l’eau du bassin.
Dois-je-mettre du gravier ?
Imposez-vous un lit de gravier pour évacuer les eaux de ruissellement
– si le sol est argileux ou imperméable.
– si la piscine se situe en bas d’un terrain en pente.
– s’il y a une nappe phréatique en sous-sol.
– s’il y a de longues périodes pluvieuses / neigeuses au cours de l’année.
Avant de mettre le gravier, on peut installer une toile géotextile
Là aussi, cela dépend de la nature du sol et il n’y a rien d’obligatoire. Mais il peut être pertinent de commencer par poser une toile géotextile sur le fond du terrassement. Ce type de tissu est aussi appelé Feutre ou Bidim selon les particularités linguistiques locales.
Il s’agit d’une matière synthétique en polypropylène ou polyester de couleur claire que l’on utilise notamment pour le jardinage ou les aménagements extérieurs d’une maison. Elle crée une barrière physique entre la terre et les couches supérieures tout en permettant le passage des eaux de ruissellement.
En gros, c’est une matière non-organique, imputrescible, perméable, qui résiste à la perforation et permet de contenir (empêcher) la repousse des végétaux : racines, rhizomes, plantes traçantes.
Il existe des feutres géotextiles naturels en fibres de coco ou de jute, mais ils ne sont pas indiqués pour une piscine car ils se désagrègent naturellement au bout de 24 à 36 mois. Cela dit, il peut être pertinent de se tourner vers une matière recyclée ou respectueuse à minima de l’environnement. Selon les cas, il pourra être pertinent de renforcer ce dispositif par un système de drainage pour capter et rediriger les eaux ruisselantes / souterraines vers un puits d’assèchement

2 – Bâche de protection sous la dalle béton
Que vous mettiez du gravier ou non, il faut recouvrir le fond d’une bâche / couverture isolante avant d’installer la ferraille et de couler le béton. C’est un point très important surtout si vous avez l’intention de couler du béton auto nivelant.
Cette feuille de plastique ou polyane permet d’éviter que le béton se mélange avec le gravier et neutralise le rôle drainant du gravier.

3 – Ferraillage
Le ferraillage est un squelette métallique qui est pris dans le béton, comme pour les fondations d’une dalle classique. Son rôle est de consolider la dalle qui aura une épaisseur finale de
15 à 20 centimètres lorsque le béton sera coulé.
On peut utiliser 3 types de ferraille :
– des treillis soudés de forme carré ou rectangle (ST25C) que l’on pose à même le sol, en 2 nappes séparés par des cales.
– des chaînages qui sont des colonnes ou des poteaux de ferraille de plusieurs mètres de longueur et de forme carrée (10cm x 10cm). Ils servent à espacer les 2 rangées de treillis
soudés et à renforcer le squelette (fond de la piscine, bords de la dalle).
– des fers tors de 8 à 10mm d’épaisseur que l’on va plier à angle droit aux bords de la dalle pour renforcer l’assise entre la dalle et le bas des parois / murs de la piscine. Ce type de ferraillage qu’on appelle aussi semelle de reprise concerne les piscines à coffrage ou en briques / blocs à bancher. Les parois des piscines enterrées à panneaux (type Waterair) ou en bois sont plutôt renforcées par des jambes de force. Quand aux piscines en béton projeté, le squelette doit être dressé jusqu’en haut des parois.
Avant de poser la ferraille
– Avoir à minima un niveau à bulle et une pince coupante adaptée à la ferraille.
– Tracer des repères pour matérialiser les dimensions finales du bassin : surface intérieure, épaisseur des parois, dénivelé, escalier, bonde de fond.
– Positionner des cales (pavés de pierre) au dessus de la couche plastique pour soutenir la première couche de treillis, afin que qu’elle soit complètement prise dans le béton. Si le fond de la piscine est plat, il faut qu’elles soient toutes au même niveau. Si le fond de la piscine a des dénivelés, il faut en tenir compte pour gérer les niveaux. On peut placer les cales dans du ciment à prise rapide pour les positionner correctement.
– Prévoir le positionnement de la bonde de fond et le passage de son tuyau de raccordement.
La pose de la ferraille et de la bonde de fond.
On positionne en général une première couche de treillis –> des cales –> deuxième couche de treillis. Le difficulté et le temps de pose varient selon la forme et le fond du bassin. A
priori, il n’y a pas de difficulté particulière si ce n’est de respecter les cotes. Pour éviter le risque d’affleurement, on peut prévoir 3-4cm de béton au dessus de la deuxième couche de treillis.
La bonde de fond doit dépasser de 4-5 cm au dessus du treillis supérieur de manière à prendre compte la hauteur du béton et éventuellement de la chape de finition que l’on viendra faire une fois que le béton sera coulé et séché. On peut la fixer à l’aide de ciment à prise rapide.
Vérifier que l’étanchéité de la bonde et de son raccordement sont sans faille. Une fois que le béton sera coulé, il sera trop tard…
Selon le type de construction, on place ensuite les fers tors en équerre au bord de la dalle.

4 – Coulage du béton : plus ou moins long selon le type de béton choisi
Avant de couler le béton, on fait en général un coffrage avec des règles ou des planches de coffrage pour contenir le béton humide. Il faut calculer la quantité de béton nécessaire en
fonction de l’épaisseur voulue pour le radier. On utilise généralement un béton standard de 350 kg/m3 que l’on déverse dans le coffrage en prenant soin de l’étaler de manière régulière.
Pour gérer les niveaux, on peut s’aider des planches de coffrage. Il faut bien sûr être vigilant vis-à-vis de la bonde de fond : elle ne doit pas être emprisonnée dans le béton.
L’opération peut durer quelques heures ou quelques jours selon la complexité du fond et le talent des opérateurs. Dans tous les cas, si la finition initiale de la dalle béton n’est pas
parfaite, vous pourrez la finaliser un peu plus tard via une chape de finition et un peu de ponçage.
La réalisation du radier d’une piscine enterrée est une étape importante car elle conditionne la stabilité et l’assise de la piscine dans le temps. Il faut que les finitions soient nettes,
propres et le béton bien sec avant de passer aux étapes suivantes de la construction.

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